Les Girondins, tenants du titre, sont tombés sans gloire en Corse face à une équipe de CFA2, Ile Rousse.
Encore dominateurs mais ne parvenant pas à concrétiser, Bordeaux peut s'en vouloir.
Les corses ont fait le dos rond jusqu'aux pénaltys et ont éliminé une équipe de Bordeaux qui enregistre sa quatrième défaite consécutive......
Bordeaux coule, mais reste-t-il encore quelqu’un dans ce navire ?
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Trois pas d'élan, une frappe sans grande conviction de Lamine Sané sur laquelle l'excellent Florent Menozzi se couche. Le défenseur bordelais se cache la tête dans son maillot. Pendant que la pelouse du stade Mezzavia est envahie, que des bombes agricoles éclatent à même le terrain, que toute L'Île-Rousse chavire de bonheur, ses coéquipiers regagnent le vestiaire, la tête plus que basse, la honte aux joues d'avoir été éliminés par une équipe de cinquième division.
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Dans le couloir des vestiaires, à deux mètres d'écart, le contraste est
énorme. C'est une cohue indescriptible dans celui des Corses. En face, porte fermée. « Silence radio », raconte Grégory Sertic. L'entraîneur Francis Gillot monte directement dans le bus, de peur sûrement de dire des mots irréversibles.
L'image renvoie à celle de Jean Tigana, mâchoires crispées, au premier
rang à Angers lors d'une autre piteuse élimination en 16e de finale en
janvier 2011.Le président Triaud absent, c'est le directeur général Alain Deveseleer qui porte la voix du club. Il « découpe » ses joueurs comme jamais : « On a touché le fond. Quel qualificatif employer ? Ridicule, grotesque, minable. Ils ont fait honte au club, à ses salariés, à son histoire et à eux-mêmes ». Le dirigeant bordelais va plus loin : « Les joueurs ont de la chance que le motif de faute grave ne soit pas adaptable au football. J'ai l'impression que pour certains, la finalité du métier est de signer un bon contrat. Qu'ils en profitent, ça ne durera pas ! »
"Ridicule, grotesque, minable. Ils ont fait honte au club, à ses salariés, à son histoire et à eux-mêmes"
L'un des rares joueurs à s'exprimer, le capitaine Cédric Carrasso est « dégoûté ». « Dans ce genre de match, tu dois te procurer dix occasions. Là, on en a deux ou trois et encore sur des cafouillages, on n'a jamais su créer de décalages. C'est comme si on avait tout perdu du jour au lendemain. C'est dommage que ce match n'ait pas été diffusé, certains auraient pu se rendre compte d'un tel désarroi ». Bordeaux, pourtant, a eu les occasions pour passer ce tour. Saivet (6e, 48e), Rolan (21e), Maurice-Belay (sur la barre, 37e), Sané (93e) mais il y avait toujours le pied d'un défenseur corse ou les gants de Florent Menozzi pour sauver la patrie île-roussienne.
Le souci, c'est qu'ils ont pris ce match complètement à l'envers. Depuis le début de la semaine, les Corses répétaient que le premier quart d'heure, pour eux, serait crucial. Résultat, ils n'ont pas été gênés par des Bordelais qui marchaient sur des œufs. « Cela nous a donné confiance. À partir de là, on ne pensait plus que c'était une Ligue 1 en face mais à jouer notre match », racontait Jean-Marc Sauli, le boulanger de Pietralba.
"On n'a jamais su créer de décalages. C'est comme si on avait tout perdu du jour au lendemain."
Les Girondins ont sûrement cru qu'ils pourraient compter sur l'usure du temps pour passer en force. C'est l'impression qu'a donnée la fin de la première mi-temps. Mais au lieu d'accélérer par la suite, ils se sont contentés d'un jeu stéréotypé vers Enzo Crivelli. Mais pour sa première apparition chez les pros, le jeune attaquant est tombé sur Dominique Menozzi, le meilleur sur le terrain à bientôt 40 printemps, qui lui a pris tous les ballons de la tête. Et il aurait peut-être pu le faire expulser si Gillot ne l'avait pas sorti à la fin du temps réglementaire.
Si bien que le jeu le plus plaisant était l'œuvre du « petit » qui relançait proprement alors que les Girondins s'embourbaient, dans tous les sens du terme, incapables d'accélérer quand la fatigue tétanisait les muscles corses en prolongations.
Et comme le football a parfois une morale, L'Île-Rousse s'est logiquement imposé aux tirs au but, renvoyant Bordeaux à ses doutes après cette élimination qui vient après trois défaites. Ils ont trois jours pour « se poser les bonnes questions » avant la réception de Saint-Etienne dimanche (17 heures), un match crucial pour rester dans la course à l'Europe. « On n'a plus que la Ligue 1 à jouer. On a intérêt à se reprendre vite pour refaire plaisir à nos supporters. Mais ça va être difficile de se faire pardonner », annonçait Nicolas Maurice-Belay.
Article : sudouest.fr
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