Figure du BTP aquitain, Jean-Robert Cazeaux a été mis en examen pour corruption active pour avoir participé au financement de la chasse de l'ancien maire de Bruges.
Au début du mois de décembre, le placement en garde à vue à Bordeaux, dans les locaux de la division économique et financière de la police judiciaire, de Jean-Robert Cazeaux, le PDG du groupe aquitain Eovest, avait été entouré de la plus grande discrétion. Mais au regard de la notoriété de cet industriel du bâtiment, par ailleurs président du Stade Montois, actuel pensionnaire du Top 14 de rugby, la nouvelle de cette mise en examen pour corruption active ne pouvait que s'ébruiter.
Chasse espagnole
À
la tête d'un groupe de 300 salariés qui réalise près de 100 millions
d'euros de chiffre d'affaires, Jean-Robert Cazeaux est aujourd'hui
rattrapé par l'affaire Bernard Seurot, du nom de l'ancien maire UMP de
Bruges. En novembre 2010, le premier magistrat de cette commune prospère
de l'agglomération bordelaise avait, lui aussi, été mis en examen pour
corruption passive, faux et usage, abus de biens sociaux et détournement
de biens publics. Bien qu'il s'en défende, l'élu est soupçonné d'avoir
obtenu des avantages personnels de diverses entreprises lauréates de
marchés publics lancés dans la commune dont il était l'édile.
La juge d'instruction bordelaise Thérèse Perret, en charge du dossier, s'attache à déterminer la nature des relations ayant existé entre Bernard Seurot et divers dirigeants de sociétés évoluant dans les secteurs du bâtiment et de la promotion immobilière. Des vérifications ont été ainsi engagées pour déterminer dans quelles conditions le groupe Eiffage avait construit sa maison sur le bassin d'Arcachon. Mais c'est surtout la société de chasse espagnole Coto de Astudillo, dont Bernard Seurot était la cheville ouvrière, qui a focalisé l'attention des enquêteurs.
20 à 30 entreprises du BTP en étaient actionnaires sans pour autant que leurs dirigeants ne la fréquentent. Certains d'entre elles, à l'image d'Eiffage, de Spie, mais aussi d'Altae et de Delta Construction, deux des sociétés du groupe Cazeaux, effectuaient des versements chaque année sur un compte domicilié au Crédit mutuel, dont Bernard Seurot avait la signature. Cumulées, ces contributions dépasseraient un peu plus de 300 000 euros. « Tant que nous n'avons pas pris connaissance de l'ensemble du dossier, nous ne souhaitons pas commenter cette affaire », assure Me Cécile Boulé, l'avocate du patron landais.
« Aucun lien établi »
La juge d'instruction bordelaise Thérèse Perret, en charge du dossier, s'attache à déterminer la nature des relations ayant existé entre Bernard Seurot et divers dirigeants de sociétés évoluant dans les secteurs du bâtiment et de la promotion immobilière. Des vérifications ont été ainsi engagées pour déterminer dans quelles conditions le groupe Eiffage avait construit sa maison sur le bassin d'Arcachon. Mais c'est surtout la société de chasse espagnole Coto de Astudillo, dont Bernard Seurot était la cheville ouvrière, qui a focalisé l'attention des enquêteurs.
20 à 30 entreprises du BTP en étaient actionnaires sans pour autant que leurs dirigeants ne la fréquentent. Certains d'entre elles, à l'image d'Eiffage, de Spie, mais aussi d'Altae et de Delta Construction, deux des sociétés du groupe Cazeaux, effectuaient des versements chaque année sur un compte domicilié au Crédit mutuel, dont Bernard Seurot avait la signature. Cumulées, ces contributions dépasseraient un peu plus de 300 000 euros. « Tant que nous n'avons pas pris connaissance de l'ensemble du dossier, nous ne souhaitons pas commenter cette affaire », assure Me Cécile Boulé, l'avocate du patron landais.
« Aucun lien établi »
Jean-Robert
Cazeaux, qui a domicilié le siège social de la holding de son groupe à
Bruges, ne conteste pas avoir payé son écot à la chasse de Bernard
Seurot. Il l'avait d'ailleurs reconnu publiquement l'an passé dans un
courrier adressé à « Sud Ouest », où il expliquait que « ces sommes au
demeurant modérées avaient été réglées à la société Coto de Astudillo
par chèque et en toute transparence fiscale et morale ». L'industriel
saluait alors l'efficacité des actions menées par le maire de Bruges
pour favoriser le développement des PME, dont celles de son groupe, ce
dernier n'ayant à ses dires bénéficié dans la période considérée que
d'un seul marché de la ville de Bruges, les autres ayant été attribués
par la Communauté urbaine de Bordeaux.
La défense de l'industriel, qui n'est, semble-t-il, pas le seul chef d'entreprise ou dirigeant de société à avoir été mis en examen par la juge Thérèse Perret, n'est guère éloignée de celle de Bernard Seurot. « Tout ce dossier repose sur une dénonciation calomnieuse imputable à un ancien collaborateur du maire, déplorent Mes François Tosi et Sylvain Galinat, les conseils de Bernard Seurot. À aucun moment un lien ne peut être établi entre les contributions au fonctionnement de cette société de chasse et l'attribution d'un quelconque marché public. »
La défense de l'industriel, qui n'est, semble-t-il, pas le seul chef d'entreprise ou dirigeant de société à avoir été mis en examen par la juge Thérèse Perret, n'est guère éloignée de celle de Bernard Seurot. « Tout ce dossier repose sur une dénonciation calomnieuse imputable à un ancien collaborateur du maire, déplorent Mes François Tosi et Sylvain Galinat, les conseils de Bernard Seurot. À aucun moment un lien ne peut être établi entre les contributions au fonctionnement de cette société de chasse et l'attribution d'un quelconque marché public. »
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